
L’Europe doit-elle se préparer à un « deuxième choc chinois » ? C’est la prédiction alarmante de David Autor et Gordon Hanson, économistes américains de renom, publiée dans une tribune du New York Times en juillet dernier. Ils annoncent l’arrivée imminente de ce phénomène, faisant écho au premier choc qui avait suivi l’entrée de Pékin à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001.
En 2013, ces mêmes experts, en collaboration avec David Dorn, avaient mis en lumière les conséquences dévastatrices du premier « China shock ». Cet événement, à la fois économique et géopolitique, avait entraîné la disparition progressive de nombreux secteurs industriels et la perte de millions d’emplois aux États-Unis et en Europe.
Douze ans plus tard, les économistes alertent sur un second choc, potentiellement plus dévastateur. La Chine ne se contente plus de concurrencer les industries à forte main-d’œuvre. La deuxième puissance économique mondiale s’impose désormais dans des secteurs clés de l’innovation tels que l’intelligence artificielle, la transition énergétique et la défense. Ce virage stratégique représente un risque majeur pour l’Europe, menaçant de détruire ce qu’il reste de son tissu industriel.
La question est désormais de savoir comment l’Europe pourra réagir face à cette nouvelle offensive économique chinoise, qui pourrait redéfinir le paysage industriel mondial.