
L’Élysée a officiellement annoncé le 26 septembre la proposition de nomination de Marie-Ange Debon, actuelle présidente du directoire de Keolis, au poste de PDG de La Poste. Elle succéderait ainsi à Philippe Wahl, dont le mandat arrivait à échéance après douze ans à la tête du groupe public. Cette décision met fin à une période de plus de six mois marquée par l’instabilité politique et des rivalités internes concernant cette succession stratégique.
Agée de 60 ans, Marie-Ange Debon est diplômée d’HEC et de l’ENA. Sa carrière débute à la Cour des comptes, avant de s’orienter vers le monde de l’entreprise. Elle a occupé des postes de dirigeante chez France 3, Thomson (devenu Technicolor puis Vantiva), puis Suez, avant de prendre la tête de Keolis en 2020. Keolis, filiale à 70 % de la SNCF, est un acteur majeur des transports urbains, employant près de 70 000 personnes dans 13 pays. Elle est également vice-présidente du mouvement patronal Medef International.
Avant de prendre ses fonctions, cette nomination doit être validée par le Parlement. Les commissions des affaires économiques de l’Assemblée nationale et du Sénat auditionneront Mme Debon. Une majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés au sein des deux commissions serait nécessaire pour invalider le choix présidentiel. Si sa nomination est confirmée, Marie-Ange Debon deviendrait la première femme à diriger La Poste. Elle hériterait d’une entreprise confrontée à des défis majeurs, notamment la baisse drastique des volumes de courrier, qui représente une perte de chiffre d’affaires significative chaque année. La nouvelle PDG aura la lourde tâche de maintenir la stabilité financière du groupe, de poursuivre sa transformation face aux évolutions du secteur et de développer les services de proximité et numériques.