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Le président malgache Andry Rajoelina a limogé son ministre de l'Énergie suite à des manifestations meurtrières contre les coupures d'eau et d'électricité. Cinq villes sont sous couvre-feu.

Le président malgache, Andry Rajoelina, a annoncé le vendredi 26 septembre le limogeage de son ministre de l’Énergie. Cette décision intervient après des manifestations violentes à Antananarivo, la veille, pour protester contre les coupures incessantes d’eau et d’électricité. Selon une source hospitalière, cinq personnes ont perdu la vie lors des affrontements, un bilan qui reste provisoire.

Le mouvement de contestation, initié sur les réseaux sociaux par le collectif « Gen Z Madagascar », a rapidement dégénéré en pillages généralisés après sa dispersion par les autorités. Ces dernières avaient pourtant interdit le rassemblement, craignant des troubles à l’ordre public. Le chef de l’État, qui était aux États-Unis pour l’Assemblée générale de l’ONU, s’est exprimé dans un message vidéo enregistré depuis un lieu non identifié, marquant sa première prise de parole face caméra sur ces événements.

En réponse aux troubles, cinq grandes villes du pays – Antsiranana, Majunga, Toliara, Antsirabe et Antananarivo – ont été placées sous couvre-feu nocturne par décision des préfets. Ces couvre-feux s’appliquent de 19h00 à 4h00 du matin, heure locale. Si le centre-ville de la capitale est resté calme, des signalements de pillages ont persisté dans sa périphérie sud. Les forces de sécurité ont dû faire usage de grenades lacrymogènes et de balles en caoutchouc pour tenter de maîtriser la situation, qui avait dégénéré jeudi après-midi et en soirée.

Malgré des richesses naturelles considérables, Madagascar figure parmi les pays les plus pauvres du monde. La Banque mondiale a estimé qu’en 2022, près de 75 % de la population vivait sous le seuil de pauvreté. Les manifestations mettent en lumière une profonde frustration face aux conditions de vie et aux infrastructures défaillantes.