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L'ONU a mis à jour sa liste des entreprises liées aux colonies israéliennes illégales, totalisant 158 sociétés. Booking.com et Motorola Solutions y figurent, tandis qu'Alstom en a été retiré. Le rapport souligne la responsabilité des entreprises en zones de conflit.

L’Organisation des Nations Unies (ONU) a publié ce vendredi 26 septembre une mise à jour de sa liste d’entreprises liées au développement des colonies israéliennes, considérées comme illégales au regard du droit international. Cette liste compte désormais un total de 158 entreprises, majoritairement israéliennes. Parmi elles, des noms connus comme Booking.com, Motorola Solutions et Trip Advisor y figurent toujours.

Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) des Nations unies a ajouté 68 nouvelles entreprises à cette liste par rapport à l’édition de 2023. En revanche, sept sociétés en ont été retirées, dont le constructeur ferroviaire français Alstom. Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme a souligné que ce rapport insiste sur la « responsabilité qu’ont les entreprises travaillant dans des contextes de conflit de veiller à ce que leurs activités ne contribuent pas à des violations des droits humains ».

La majorité des entreprises concernées sont basées en Israël. Toutefois, d’autres ont leur siège au Canada, en Chine, en France (comme le groupe d’ingénierie Egis et sa filiale Egis Rail), en Allemagne, au Luxembourg, aux Pays-Bas, au Portugal, en Espagne, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Cette liste, qui n’est pas exhaustive, a été initialement publiée par le HCDH en 2020. Elle répondait à une résolution du Conseil des droits de l’homme, adoptée en mars 2016, qui demandait l’établissement d’une « base de données de toutes les entreprises impliquées dans les activités » liées à la construction et au développement des colonies israéliennes en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est.

Lors de la première publication en 2020, le HCDH avait précisé que cette liste « ne constitue pas, et n’entend pas constituer, un processus judiciaire ou quasi-judiciaire », en réponse aux craintes israéliennes qu’elle ne serve de base à des campagnes de boycott. Israël et les États-Unis avaient d’ailleurs fermement condamné sa parution à l’époque, le ministère des Affaires étrangères israélien qualifiant cette initiative de « reddition honteuse aux pressions de pays et d’organisations qui veulent causer du tort à Israël ». Les violences en Cisjordanie ont connu une augmentation significative depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre 2023, et le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a réaffirmé son intention d’étendre la colonisation juive en Cisjordanie.