
Le secteur de la direction d’orchestre, traditionnellement dominé par les hommes, commence timidement à s’ouvrir aux femmes. Cependant, un sexisme persistant y demeure. Selon Sophie Ziessel, consultante, les cheffes sont souvent « mal acceptées ». Ce constat s’explique par le « préjugé bien ancré qu’une femme n’aurait pas assez de poigne, d’autorité, de charisme pour diriger une soixantaine de musiciens », dont la majorité sont des hommes. Ce stéréotype n’est pas isolé ; il est représentatif de nombreux secteurs, tels que le numérique, la finance ou la santé, où les stéréotypes de genre limitent la place des femmes, jugées trop prudentes, manquant de leadership ou d’esprit scientifique selon les contextes.
Ces observations sont au cœur de l’ouvrage « L’Égalité femmes-hommes en entreprise » (Pearson, 352 pages, 26 euros), rédigé par un collectif de diplômés et professeurs de Neoma Business School. Dirigé par Jean-Michel Huet, associé chez BearingPoint, et Adeline Lentz, cofondatrice du réseau Wo.MEN by Neoma Alumni, le livre met en lumière les défis importants qui restent à relever pour parvenir à une réelle égalité des sexes au travail.
Malgré des progrès notables au cours des vingt dernières années, notamment en matière de régulations sur la parité et la prise en compte croissante de ces questions dans les entreprises (sensibilisation, évolution des politiques RH, réseaux féminins, mentorat), les auteurs soulignent que de nombreuses situations problématiques persistent. Parmi celles-ci figurent les stéréotypes de genre, un « sexisme ordinaire » omniprésent, et les obstacles rencontrés par les femmes dans leur carrière, tels que la force des réseaux masculins et les difficultés à concilier vie professionnelle et vie personnelle.