
Le groupe automobile Stellantis, l’un des plus grands en Europe, s’apprête à suspendre temporairement la production dans plusieurs de ses usines sur le continent. Cette mesure, visant à ajuster les stocks face à un marché européen difficile, impactera notamment le site de Poissy, en France. Environ 2 000 salariés de l’usine des Yvelines seront au chômage partiel pendant quinze jours ouvrés, du 13 au 31 octobre.
Selon des informations des Echos, cinq autres sites en Europe devraient être concernés par des arrêts de production similaires : deux en Espagne, et un en Allemagne, en Italie et en Pologne. Cette annonce a été faite aux syndicats de Poissy lors d’un comité social et économique (CSE) extraordinaire le 22 septembre. Jean-Pierre Mercier, représentant de SUD, a qualifié la situation de « jamais-vu à Poissy ».
Stellantis justifie ces arrêts par la nécessité d’« adapter son rythme de production à un marché difficile en Europe » et de « piloter au mieux ses stocks avant la fin de l’année ». Le syndicaliste Jean-Pierre Mercier s’inquiète cependant d’une potentielle accélération du plan de fermeture de l’usine, soulignant l’arrêt de la production de l’Opel Mokka en 2028 sans annonce de nouveau véhicule. Pour l’heure, l’usine de Poissy produit quotidiennement 420 véhicules, dont l’Opel Mokka et la Citroën DS3.
En Italie, un porte-parole de Stellantis a confirmé la fermeture temporaire des lignes de production des Fiat Panda (du 29 septembre au 6 octobre) et Alfa Romeo Tonale (du 29 septembre au 10 octobre) à l’usine de Pomigliano, près de Naples. Cette décision vise également à « rééquilibrer la production » avec la « demande effective ». Biagio Trapani de la FIM a exprimé de vives inquiétudes quant à la « crise profonde qui touche tout le secteur de l’industrie automobile ».
Des arrêts de production sont également prévus sur le site de Tichy en Pologne. Les usines d’Eisenach en Allemagne, ainsi que celles de Saragosse et Madrid en Espagne, seraient aussi affectées. Ces mesures reflètent les difficultés actuelles de l’industrie automobile européenne, confrontée à une guerre commerciale, un marché en berne et une concurrence accrue de la Chine. Volkswagen, leader européen, a également revu ses prévisions à la baisse pour 2025 et envisage la suppression de 35 000 postes en Allemagne, témoignant de la gravité de la situation.