
L’expérimentation « Territoires zéro chômeur de longue durée » (TZCLD) démontre son efficacité pour le retour à l’emploi des personnes qui en sont durablement éloignées, selon les récentes évaluations. Cependant, son coût significatif pour l’État demeure un point d’attention. Le comité scientifique chargé d’évaluer le dispositif a présenté son bilan le 23 septembre, quelques mois après un rapport de la Cour des comptes en juin 2025, qui soulignait déjà l’utilité locale du projet face à des moyens élevés.
Le dispositif TZCLD permet à des territoires volontaires, pouvant accueillir jusqu’à 10 000 habitants, de mettre en place une coordination pour accompagner des personnes éloignées du marché du travail. Ces dernières se voient proposer des CDI au sein d’« entreprises à but d’emploi » (EBE). Ces EBE ont pour particularité de ne pas choisir leurs salariés et de ne pas concurrencer les entreprises existantes sur le territoire. Fin 2024, 83 territoires participaient à cette expérimentation, regroupant 86 EBE et employant 3 290 personnes. Initiée en 2016 et prolongée en 2020, l’expérimentation doit se conclure en juin 2026, date à laquelle le Parlement devra statuer sur une éventuelle généralisation.
Le projet repose sur la conviction que « personne n’est inemployable » et part du principe que le coût d’un chômeur de longue durée pour la collectivité est supérieur à celui d’un emploi financé par l’État. Bien que le groupe de chercheurs présidé par l’économiste Yannick L’Horty reconnaisse des « effets positifs, globalement remarquables », il mentionne aussi des « effets parfois moins désirables, au prix d’un effort public significatif ». Le dispositif améliore indéniablement l’accès à l’emploi pour des publics très éloignés, notamment les personnes en situation de handicap, les seniors ou les parents isolés, mais son coût pour les finances publiques reste élevé, avec un coût net estimé entre 11 300 et 13 700 euros par emploi équivalent temps plein (ETP).