
Le 85e congrès annuel HLM, qui se tient à Paris du 23 au 25 septembre 2025, est marqué par une absence notable : faute de nouveau gouvernement, aucun ministre n’est présent. Une situation exceptionnelle alors que la première séance plénière est dédiée à la place de l’État dans la future politique du logement. Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale pour l’habitat (USH), qui regroupe les organismes HLM, a lancé un appel vibrant à une « sursaut de mobilisation de la part de l’État » face à une crise « qui touche l’ensemble des territoires et toutes les catégories de la population ».
La crise du logement social atteint des sommets. Les demandes de logement HLM ou de mutation ont bondi de près de 4 % au premier semestre 2025, atteignant un nouveau record de 2,87 millions, ce qui représente près d’un ménage français sur dix. Pourtant, les bailleurs sociaux n’ont pu satisfaire qu’une faible proportion de ces demandes en 2024, soit moins d’un dixième. Cette situation s’explique par deux facteurs principaux : d’une part, la crise générale du logement a réduit la mobilité des locataires, et d’autre part, la production de nouveaux HLM est insuffisante.
Entre 2016 et 2023, le nombre d’agréments pour les logements sociaux (hors rénovation urbaine) a chuté de 125 000 à environ 82 000. Malgré une légère reprise en 2024 et une prévision de 88 000 agréments en 2025, ce chiffre reste nettement inférieur à l’objectif des 100 000 agréments sur lequel le gouvernement et les bailleurs sociaux s’étaient accordés en février dans le cadre d’un « pacte d’engagement réciproque ». L’USH estime que pour réellement répondre aux besoins, une production annuelle de 110 000 logements sociaux serait nécessaire.