
Le 16 septembre dernier, les représentants du personnel d’Orange France ont pris connaissance des détails du projet de réorganisation, nommé « Regain », qui sera mis en œuvre à partir du 1er janvier 2026. Ce plan, d’une ampleur considérable, concerne 20 356 des quelque 47 000 employés de l’opérateur en France, selon un dossier d’information et de consultation consulté par Le Monde.
Le projet « Regain » a pour objectif affiché de « renforcer l’efficacité opérationnelle, la proximité terrain, la simplification des fonctionnements et le raccourcissement des circuits décisionnels ». Il vise également à redynamiser l’activité d’Orange en France, qui représente 18 des 40 milliards d’euros de chiffre d’affaires du groupe en 2024. Pour y parvenir, l’opérateur s’appuiera sur quatre « directions métiers opérationnelles » dédiées à la gestion des clients grand public, des clients entreprises, à la technique et à l’« expérience client ».
Bien que la direction d’Orange ait assuré qu’aucune suppression d’emploi ni délocalisation n’était prévue, le plan suscite des inquiétudes parmi les syndicats. Sur les 20 356 salariés concernés, 17 010 ne verront pas leur situation changer, mais 3 122 devront modifier leur manager, leur équipe ou voir leur activité évoluer. De plus, 224 employés pourraient « perdre leur activité » telle qu’elle existe aujourd’hui. Ces mouvements internes font craindre aux syndicats une perte de repères et un éloignement des centres de décision, alors que les cinq directions régionales actuelles (Paris, Lyon, Toulouse, Lille et Rennes) seront remplacées par neuf entités locales.
La CFE-CGC a notamment exprimé ses craintes quant à la réduction des prérogatives de ces nouvelles directions régionales, y voyant le « triomphe du centralisme parisien » et un risque de détérioration du climat social. Les employés d’Orange restent marqués par les précédentes réorganisations et leurs impacts, soulevés lors de l’enquête triennale sur le stress publiée en février. Face à un marché saturé et à une guerre des prix intense, le succès de ce plan dépendra de la capacité d’Orange à convaincre ses équipes de la pertinence de cette transformation.