
Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, a officiellement ouvert un vaste chantier de décentralisation, visant à transférer des compétences significatives aux collectivités locales concernant les services publics du quotidien. Cette initiative, qu’il souhaite ériger en marqueur de son action à Matignon, est présentée comme une « rupture » et se veut accessible au grand public, malgré la complexité du sujet.
Sébastien Lecornu a adressé une lettre aux présidents des conseils régionaux, conseils départementaux et autres représentants d’élus, ainsi qu’aux présidents du Parlement, pour les associer à cette réforme. Son objectif est d’« améliorer la vie quotidienne de nos concitoyens ». L’ancien maire de Vernon et président du conseil départemental de l’Eure aspire à un texte d’une ampleur inédite depuis l’« acte II de la décentralisation » mené par Jean-Pierre Raffarin en 2003.
Cette démarche intervient alors que la décentralisation est perçue comme un moyen d’améliorer la planification et la prestation des services publics en tenant compte des exigences et conditions locales. Elle vise également à renforcer la démocratie en rapprochant les décisions des citoyens directement concernés. Historiquement, la France, caractérisée par une organisation territoriale centralisée, a connu plusieurs lois de décentralisation depuis les années 1980, avec une mention symbolique de cette organisation dans la Constitution depuis 2003.
Le Premier ministre souligne que l’objectif est de « garantir un service public efficace, de proximité et adapté aux besoins de nos concitoyens et aux exigences de nos finances publiques ». Ce « grand acte de décentralisation » a pour ambition de définir clairement les compétences de chaque niveau de collectivité pour éviter la dilution des responsabilités et les surcoûts liés au « millefeuille administratif », qui avaient été chiffrés à au moins 7,5 milliards d’euros dans un rapport de 2024.