
L’opération « Portable en pause » en milieu scolaire met en lumière une problématique plus large : la difficulté à se déconnecter de nos smartphones. Une note récente de la Direction générale du Trésor, rédigée par Solal Chardon-Boucaud, examine les externalités négatives de l’économie de l’attention. Cette dernière, modèle économique de nombreuses plateformes numériques, vise à capter notre intérêt pour nous vendre services ou produits, souvent de manière insidieuse.
Cette économie est au cœur de nos habitudes, influençant notre temps, y compris les heures de travail. L’ouvrage « Négligences » de Maya Bacache-Beauvallet et Françoise Benhamou explore également cette « économie de l’inattention », soulignant sa capacité à nous détourner de nos occupations principales.
Mais quel est le coût réel de cette hyperconnexion ? Solal Chardon-Boucaud révèle que les salariés pourraient passer entre 20 minutes et 2 heures et demie par jour à consulter leur smartphone pour des raisons non professionnelles. Ce phénomène, souvent sous-estimé, a un impact significatif sur la productivité et la santé mentale.
Selon la Direction générale du Trésor, l’addiction aux écrans pourrait coûter à l’économie française une perte de 0,6 point de PIB par an, et jusqu’à 2,9 points de PIB d’ici 2060. Ces pertes s’expliquent par la dégradation de la santé mentale (hausse des troubles de l’humeur), la perte de temps productif, et le temps nécessaire à la reconcentration après chaque interruption.
Face à cette réalité, l’idée de se « déconnecter » n’est plus absurde, mais une nécessité pour préserver notre attention et notre productivité.






