
Au Népal, des révoltes populaires d’une ampleur inédite depuis la chute de la monarchie en 2008 secouent le pays. La « Génération Z », ces jeunes âgés de 15 à 24 ans, est le fer de lance d’un mouvement de contestation croissant contre les élites politiques. Le mécontentement a atteint son paroxysme début septembre, lorsque le gouvernement népalais a interdit l’accès à 26 plateformes numériques, parmi lesquelles des géants comme LinkedIn, Facebook, YouTube et WhatsApp. Cette décision, perçue comme une grave censure et une atteinte à la liberté d’expression, a ravivé une grogne sociale déjà latente.
Avant même cette interdiction, la jeunesse népalaise exprimait son indignation face aux « népo-kids », les enfants de personnalités politiques qui affichent sans retenue un train de vie ostentatoire sur les réseaux sociaux. Ces démonstrations de luxe alimentent les accusations de corruption à l’encontre d’une partie de la classe dirigeante, d’autant plus que le Népal fait face à un taux de chômage des jeunes alarmant, atteignant les 20%. Les plateformes sociales, jadis dominées par Twitter pour ce type de mobilisations, ont vu leur usage migrer vers des réseaux plus récents. C’est notamment sur Discord que la « GenZ » népalaise s’est organisée pour désigner la cheffe par intérim du gouvernement, montrant l’évolution des outils de mobilisation.
Les manifestations, d’une grande intensité, ont éclaté les lundi 8 et mardi 9 septembre. Portées par la « génération Z », elles ont conduit à des incidents majeurs, dont l’incendie du parlement, symbolisant le rejet profond des politiques actuelles et de la censure. La jeunesse népalaise utilise ces nouveaux espaces numériques pour faire entendre sa voix et défier un gouvernement jugé corrompu et autoritaire.