
Downing Street a vivement critiqué les déclarations jugées «dangereuses et incendiaires» du milliardaire américain Elon Musk, faites lors d’une manifestation à Londres samedi. Le rassemblement, organisé par l’activiste d’extrême droite Tommy Robinson, a réuni entre 110 000 et 150 000 personnes, une affluence inédite pour ce type d’événement selon certains observateurs.
Lors de son intervention par lien vidéo, le patron de X a déclaré : «Que vous choisissiez ou non la violence, la violence viendra à vous (…). Soit vous ripostez, soit vous mourez». Ces mots ont été qualifiés de «clairement dangereux et incendiaires» par le porte-parole du Premier ministre travailliste Keir Starmer, qui a souligné qu’ils «menacent de violence» et d’«intimidation dans nos rues». Le porte-parole a ajouté que le Royaume-Uni est un pays «juste, tolérant et respectable» et que le public britannique ne souhaite pas entendre de tels propos.
Durant cette manifestation, présentée comme un rassemblement pour la «liberté d’expression», Elon Musk a également appelé à un changement de gouvernement au Royaume-Uni. Il a critiqué une «érosion rapide de la Grande-Bretagne due à une immigration massive et incontrôlée». Il a affirmé : «Nous n’avons pas quatre années supplémentaires devant nous (…), c’est trop long. Il faut faire quelque chose. Il faut dissoudre le Parlement et organiser de nouvelles élections». Le dirigeant libéral-démocrate Ed Davey a quant à lui exhorté les principaux dirigeants politiques britanniques à condamner les remarques de Musk, qualifiant la démocratie britannique de «trop précieuse pour être le jouet de barons technologiques étrangers».
Ce n’est pas la première fois qu’Elon Musk s’immisce dans la politique britannique. Il a déjà eu des échanges tendus avec le gouvernement britannique concernant des affaires de gangs de proxénétisme et a critiqué la loi sur la sécurité en ligne de 2023, la considérant comme une menace à la liberté d’expression.