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Milorad Dodik, l'ex-président de la Republika Srpska, s'accroche au pouvoir malgré sa destitution et des sanctions, menaçant la paix en Bosnie et les accords de Dayton.

Destitué et frappé de sanctions, Milorad Dodik, l’ancien président de la Republika Srpska (RS), refuse d’abandonner le pouvoir et les nombreux avantages qui en découlent. Cette obstination menace de provoquer une rupture sérieuse avec Sarajevo et de remettre en question les accords de Dayton, qui ont établi la paix dans la région il y a près de trente ans. Un panneau publicitaire géant à Banja Luka affiche son portrait avec le slogan : « Milorad Dodik vaincra, la Republika Srpska vaincra. Quand le peuple y croit, les jugements tombent ». Cette annonce, qui prend des allures de plébiscite, se propage à travers la RS, l’entité serbe de Bosnie-Herzégovine (BiH).

Le dirigeant politique déchu s’accroche fermement à ses prérogatives, mettant en péril la stabilité de tout le pays. La Bosnie-Herzégovine traverse actuellement sa plus grave crise politique depuis la fin du conflit (1992-1995), qui avait suivi la proclamation de son indépendance de la Yougoslavie. Après un an de procédure judiciaire, Milorad Dodik, âgé de 66 ans, a été condamné en février dernier par la Cour d’État de la BiH à une peine d’un an de prison et à six ans d’inéligibilité. Malgré cette décision, il continue de défier les institutions, exacerbant les tensions et fragilisant l’équilibre régional. Son attitude fait peser une lourde hypothèque sur l’avenir des relations entre la RS et le gouvernement central, et ranime les craintes d’une déstabilisation.