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Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, renonce à la suppression de deux jours fériés pour le budget 2026, privilégiant le dialogue social et des discussions avec la gauche pour trouver des solutions budgétaires. Une rupture avec la précédente ligne.

Quatre jours seulement après sa nomination, le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, a annoncé l’abandon de la suppression de deux jours fériés, une mesure phare du précédent gouvernement qui visait à générer plus de 4 milliards d’euros d’économies. Cette décision, saluée par les syndicats, a été justifiée par la volonté d’épargner « celles et ceux qui travaillent ».

Le jeune chef du gouvernement (39 ans), qui avait promis une « rupture », mise sur le « dialogue avec les partenaires sociaux » pour boucler le budget 2026. Il a également mis fin aux spéculations concernant une réouverture des discussions sur les retraites. Pour faire passer le budget à l’Assemblée nationale, Sébastien Lecornu se tourne résolument vers la gauche, souhaitant une « discussion parlementaire moderne et franche » avec le PS, Les Écologistes et le Parti communiste, qu’il qualifie de « gauche républicaine » devant s’émanciper de La France insoumise.

Concernant le Rassemblement national, le Premier ministre a exclu tout accord politique, tout en affirmant l’importance de discuter avec des députés élus par un tiers des Français. Interrogé sur la proposition de taxe sur les très hauts patrimoines, dite « Zucman », il s’est dit prêt à travailler sur des « questions de justice fiscale », tout en mettant en garde contre l’impact sur le patrimoine professionnel créateur d’emplois. Le président du Medef, Patrick Martin, a d’ailleurs menacé d’une « grande mobilisation patronale » en cas d’augmentation des impôts des entreprises.

Sébastien Lecornu reste prudent sur l’abandon de l’article 49.3, qu’il préférerait ne pas utiliser mais dont il ne veut pas se priver d’emblée. Le Premier ministre a également annoncé l’ouverture prochaine de consultations pour un « grand acte de décentralisation », visant à clarifier le rôle de l’État et potentiellement à fusionner ou fermer des agences gouvernementales. Ces premières annonces ont été diversement accueillies, la CGT y voyant une « première victoire », tandis que LFI estime qu’il « va falloir davantage » pour répondre à la colère des Français.