
L’agence de notation américaine Fitch a décidé, vendredi 12 septembre, de dégrader la note de crédit de la France, la faisant passer de AA− à A+. Cette décision intervient dans un contexte de déficit public persistant et de dette « élevée et en hausse », accentués par une instabilité politique qui complique l’élaboration de mesures de redressement budgétaire efficaces. Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, nommé à Matignon mardi soir, se retrouve ainsi sans période de grâce face à cette situation économique tendue.
La France avait déjà perdu son prestigieux « triple A » en 2012 et 2013, un symbole de solidité financière absolue. Douze ans plus tard, elle est pour la première fois privée de son « double A » par l’une des trois grandes agences de notation mondiales. Cette dégradation l’éloigne de pays comme l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande, le Luxembourg et les Pays-Bas, qui conservent leur « triple A » chez Fitch. La France se retrouve désormais au même niveau que des nations telles que l’Estonie, Malte, l’Arabie saoudite ou la Chine.
Fitch justifie cette décision par l’augmentation continue de la dette publique, qui réduit la capacité du pays à absorber de nouveaux chocs sans détériorer davantage ses finances. L’endettement de la France dépassait déjà 113 % du produit intérieur brut (PIB) en 2024, avec un déficit public estimé à 5,8 % du PIB pour la même année. L’agence projette même que l’endettement pourrait atteindre 121 % du PIB en 2027, sans horizon clair de stabilisation. Les marchés financiers avaient déjà en partie anticipé cette dégradation, l’impact sur les taux souverains étant souvent plus symbolique qu’immédiat.