
Face à la résurgence de l’épidémie de coronavirus, le gouvernement français a introduit des mesures de restriction comme le couvre-feu, afin d’éviter un reconfinement généralisé. Emmanuel Macron a souligné qu’un reconfinement serait « disproportionné » à ce stade, cherchant à ne pas paralyser l’économie comme lors de la première vague au printemps. La question se pose : ces mesures de distanciation sociale, bien que plus souples, sont-elles moins coûteuses qu’un confinement strict et temporaire ?
Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a estimé le coût des aides liées au couvre-feu à environ un milliard d’euros. Il a comparé ce montant à un potentiel reconfinement localisé, qu’il a chiffré à 5 milliards d’euros, et à un reconfinement national qui pourrait atteindre 15 à 20 milliards d’euros par mois. Selon Le Maire, les mesures actuelles, bien que coûteuses, sont préférables à un reconfinement qui serait insupportable psychologiquement, socialement et financièrement pour le pays.
Cependant, le Fonds Monétaire International (FMI) a exprimé une position plus nuancée concernant l’impact économique des restrictions. Bien que le FMI n’ait pas directement comparé le couvre-feu au confinement en France, il a souligné que l’impact global de la pandémie sur l’économie mondiale restait difficile à prédire et dépendrait de l’ampleur de la pandémie et de l’efficacité des mesures prises par chaque pays. Il a également alerté sur les risques pour les pays en développement à faible revenu face à la persistance de la Covid-19.
Certaines analyses suggèrent que l’impact économique direct du couvre-feu est une baisse d’activité, particulièrement dans les secteurs déjà fragilisés, entraînant une perte de valeur ajoutée estimée à 2,2 milliards d’euros au quatrième trimestre, soit une réduction de 0,1% du PIB. Le couvre-feu à 18h a notamment affecté le chiffre d’affaires des commerçants et indépendants qui réalisent une part non négligeable de leur activité en fin de journée. La décision entre ces différentes stratégies sanitaires reste un défi économique et social complexe, avec des conséquences variées selon les secteurs et les populations.