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Le mouvement « Bloquons tout », après le 10 septembre, cherche à pérenniser sa mobilisation. Entre grève générale et actions récurrentes, l'objectif est de maintenir la pression sur le gouvernement face aux revendications sociales et économiques.

Après une journée de mobilisation nationale le 10 septembre, le mouvement « Bloquons tout » cherche désormais à s’organiser pour s’inscrire dans la durée. Selon le ministère de l’Intérieur, 175 000 personnes ont participé aux 550 rassemblements et 262 blocages recensés en France, tandis que la CGT avance le chiffre de 250 000 participants. La journée a été marquée par des manifestations, parfois émaillées d’incidents avec les forces de l’ordre, notamment à Marseille, Montpellier et Lyon, et des tentatives de blocage du périphérique parisien.

La question centrale est de savoir comment maintenir la pression et éviter l’essoufflement. Certains militants appellent à une grève générale, tandis que d’autres suggèrent de s’inspirer des « Gilets jaunes » en organisant des rendez-vous récurrents pour mobiliser les citoyens. Un appel à la grève nationale est déjà prévu le 18 septembre, offrant une opportunité de prolonger la mobilisation. Le mouvement, né sur les réseaux sociaux et soutenu par des partis de gauche et des syndicats, est protéiforme et sans meneurs identifiés, rappelant par certains aspects celui des « Gilets jaunes » de 2018-2019.

Les revendications du mouvement sont diverses, allant de l’abandon du projet de suppression de deux jours fériés à l’augmentation des salaires et la revalorisation des retraites. La colère contre le gouvernement et les politiques actuelles rassemble un large éventail de citoyens. L’impact économique de ces blocages reste une préoccupation, les acteurs économiques préférant la lisibilité et la stabilité. Pour les salariés absents en raison des blocages, des retenues sur salaire sont possibles, sauf s’ils participent à une grève couverte par un préavis syndical.

Malgré les interpellations (473 à l’échelle nationale, dont 203 à Paris) et les consignes de fermeté du ministre de l’Intérieur, le mouvement se félicite de l’ampleur des actions menées. Le « Bloquons tout » est perçu par ses organisateurs comme le « début d’un rapport de force massif », avec pour objectif la chute du nouveau Premier ministre. L’avenir du mouvement dépendra de sa capacité à transformer cette colère sociale en une mobilisation citoyenne durable et à élargir son audience au-delà des cercles militants.