
Longtemps, l’argent est resté un sujet délicat, voire tabou, au sein des couples, où la norme du partage à 50/50 des dépenses communes prévaut souvent. Pour Maylis, 28 ans, cette répartition semblait la « plus juste » lors de son emménagement avec son conjoint, dans une quête d’indépendance financière. Cependant, cette vision idyllique se heurte à une réalité persistante : les inégalités de revenus entre hommes et femmes. En 2025, dans près de trois quarts des couples français (73 %), l’homme perçoit le revenu le plus élevé. Les femmes sont également moins enclines à négocier leur salaire, avec seulement 33 % d’entre elles osant demander une revalorisation, contre 50 % des hommes. Ces disparités salariales ont des conséquences directes sur l’autonomie économique des femmes, réduisant leur capacité d’épargne et d’investissement pour l’avenir.
La prise de conscience de ces déséquilibres est souvent un déclic. Pour Maylis, l’écoute du podcast « Rends l’argent » de Titiou Lecoq a été révélatrice. Ce podcast met en lumière les mécanismes qui, statistiquement, conduisent à un appauvrissement des femmes au sein du couple, tandis que les hommes s’enrichissent. L’autrice y expose comment l’organisation financière au sein des couples, même lorsque l’argent est géré de manière apparemment égalitaire, peut désavantager les femmes. Par exemple, le partenaire ayant le plus petit revenu finance souvent les dépenses courantes (courses, produits ménagers), tandis que le plus gros revenu prend en charge les biens patrimoniaux (logement, voiture). Or, toutes les dépenses n’ont pas la même valeur à long terme, ce qui devient particulièrement évident en cas de séparation.
Les études confirment ce constat : les femmes contribuent en moyenne à 36 % des revenus du couple, et les écarts de revenus sont plus marqués chez les couples mariés ou avec enfants. L’Observatoire des inégalités souligne que les hommes ont quatre fois plus souvent des revenus supérieurs à ceux de leur conjointe. Ces inégalités, bien que moins visibles au quotidien, structurent les relations financières et peuvent entraîner des difficultés, notamment lors d’une rupture. La transparence et une communication ouverte sur les finances sont donc essentielles pour une gestion équitable, en envisageant des solutions comme la contribution au prorata des revenus de chacun.