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L'Espagne durcit ses mesures contre Israël, interdisant l'accès de ses ports aux navires militaires et consolidant l'embargo sur les armes, face aux actions à Gaza. Israël réagit en accusant l'Espagne d'antisémitisme et en interdisant l'entrée de ministres espagnols.

Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a annoncé de nouvelles mesures drastiques pour « mettre fin au génocide à Gaza », provoquant une vive réaction d’Israël. Cette initiative intervient après des mois de critiques de l’Espagne à l’égard des actions israéliennes dans la région, Madrid ayant déjà reconnu l’État de Palestine en mai 2024.

Parmi les décisions prises, qui seront appliquées « immédiatement », l’Espagne interdit désormais aux navires transportant du carburant pour l’armée israélienne d’accoster dans ses ports. De plus, une nouvelle loi vise à « consolider juridiquement l’embargo sur les ventes d’armes à Israël », déjà effectif depuis octobre 2023. Le gouvernement espagnol a également interdit l’entrée sur son territoire aux personnes « participant directement au génocide », ainsi que l’importation de produits « provenant des colonies illégales à Gaza et en Cisjordanie ».

Ces mesures, selon M. Sanchez, sont une « étape supplémentaire » pour faire pression sur le gouvernement de Benyamin Nétanyahou, même s’il reconnaît qu’elles ne suffiront pas à « arrêter l’invasion ni les crimes de guerre ». La réaction d’Israël ne s’est pas fait attendre. Le ministre des Affaires étrangères israélien, Gideon Saar, a accusé l’Espagne de mener une campagne « anti-israélienne et antisémite continue », liant ces actions à des scandales de corruption impliquant l’entourage de M. Sanchez. En rétorsion, Israël a interdit l’entrée sur son territoire à la vice-présidente espagnole, Yolanda Diaz, et à la ministre de la Jeunesse, Sira Rego, des membres du parti de gauche radicale Sumar.

En réponse à ces « accusations calomnieuses » et à ces « mesures inacceptables », le ministère des Affaires étrangères espagnol a rappelé son ambassadrice à Tel-Aviv pour consultations. Madrid a réaffirmé que le gouvernement espagnol « ne se laissera pas intimider dans sa défense de la paix, du droit international et des droits humains ». La cause palestinienne a toujours été un sujet sensible en Espagne, particulièrement à gauche, et les récentes manifestations pro-palestiniennes ont même perturbé des événements sportifs majeurs comme la Vuelta.