
Une étude récente menée par NewsGuard révèle une **dégradation significative de la fiabilité** des chatbots d’IA. En l’espace d’un an, le taux de fausses informations diffusées par ces outils a presque doublé, passant de 18% en août 2024 à 35% en août 2025. Cette tendance inquiétante soulève des questions sur la capacité des IA génératives à distinguer le vrai du faux, malgré les promesses d’améliorations techniques.
L’audit de NewsGuard, qui a examiné les principaux modèles d’IA générative comme ChatGPT, Gemini et Grok, montre que les efforts pour rendre les IA plus utiles, notamment par l’intégration de la recherche web en temps réel, ont paradoxalement **affaibli leur fiabilité**. Alors qu’en 2024, les chatbots refusaient de répondre dans 31% des cas, ce taux est tombé à 0% en 2025, entraînant une augmentation des réponses erronées.
Des disparités importantes existent entre les différents modèles. **Claude d’Anthropic (10%) et Gemini de Google (16,7%)** se distinguent comme les chatbots les plus fiables, affichant les taux de désinformation les plus bas. À l’opposé, Pi d’Inflection (56,7%) et Perplexity (46,7%) sont les moins performants. ChatGPT, le plus utilisé, présente un taux de désinformation de 40%. Le modèle français Le Chat de Mistral n’a montré aucun progrès, conservant un taux de 36,7% et citant toujours des sources sous sanctions européennes.
Cette prolifération de fausses nouvelles est exacerbée par la **sophistication croissante des opérations de désinformation**. Les acteurs malveillants, notamment russes, exploitent l’empressement des IA à répondre en inondant le web de contenus mensongers, difficiles à détecter. Les modèles d’IA puisent désormais dans un écosystème d’informations en ligne pollué, traitant des sources peu fiables comme crédibles. Ce phénomène ne se limite plus à des « hallucinations » ponctuelles, mais révèle une **vulnérabilité systémique** des grands modèles de langage (LLM). Alors que l’IA s’impose comme une source d’information majeure, son incapacité à filtrer la désinformation représente une menace sérieuse pour la qualité du débat public.