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La chute du gouvernement de François Bayrou, après un vote de confiance perdu à l'Assemblée, plonge la France dans l'incertitude. Emmanuel Macron doit nommer un successeur rapidement face aux appels du RN et de LFI.

L’Assemblée nationale a voté majoritairement contre la confiance à François Bayrou, marquant ainsi la fin de son mandat de Premier ministre après moins de neuf mois. Cette chute, quasi anticipée, plonge la France dans une nouvelle période d’incertitude politique, avec Emmanuel Macron à la recherche d’un successeur. Les résultats du vote ont montré 364 députés contre la confiance, 194 pour et 25 abstentions, révélant une alliance hétéroclite de la gauche et de l’extrême droite.

François Bayrou, qui a lui-même provoqué ce vote, a martelé l’urgence de la situation budgétaire et la lourde menace du surendettement, estimant que la France devait faire un effort budgétaire de 44 milliards d’euros pour 2026. Malgré ses avertissements sur les finances publiques et la nécessité de « trouver un type de contribution qui fasse que les très hauts revenus et les très hauts patrimoines soient appelés à participer spécifiquement à l’effort national », son discours n’a pas suffi à convaincre les députés.

Les réactions politiques ne se sont pas fait attendre. Le Rassemblement national (RN) et La France insoumise (LFI), qui ont uni leurs voix pour faire chuter le gouvernement, proposent des solutions divergentes. Le RN appelle à de nouvelles législatives anticipées, se disant prêt à gouverner avec Jordan Bardella à Matignon. De son côté, Jean-Luc Mélenchon (LFI) a salué une « victoire populaire » et a appelé à la démission d’Emmanuel Macron, annonçant le dépôt d’une motion de destitution.

Le Parti socialiste, par la voix d’Olivier Faure, s’est dit « prêt » à gouverner, proposant un gouvernement de gauche et des écologistes. Cependant, l’Élysée semble privilégier la négociation d’un accord de non-censure avec une personnalité de droite ou du centre, une alliance avec le PS étant jugée « extrêmement peu probable » par certains observateurs. La Bourse de Paris a réagi avec une légère hausse, mais les milieux économiques et financiers s’inquiètent des conséquences de cette instabilité politique sur l’économie française.

Les prochains jours s’annoncent cruciaux. Emmanuel Macron devrait recevoir François Bayrou pour accepter la démission de son gouvernement et nommera son successeur « dans les tout prochains jours ». La nécessité de doter la France d’un budget avant la fin de l’année est une priorité. Cette crise politique survient également avant des mobilisations citoyennes et syndicales prévues les 10 et 18 septembre, ainsi qu’une possible dégradation de la note de la dette française par Fitch.