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L'annonce d'un vote de confiance par François Bayrou le 8 septembre ravive l'incertitude politique en France. Les marchés financiers s'inquiètent de cette instabilité, le CAC 40 ayant déjà sous-performé. Quelles conséquences pour l'économie française et la dette souveraine ?

L’annonce inattendue d’un vote de confiance par le Premier ministre François Bayrou, prévue pour le 8 septembre, a ravivé les craintes d’une instabilité politique persistante en France. Les marchés financiers, qui avaient déjà anticipé un risque politique pour l’adoption du budget 2026, ont été surpris par cette décision. Gérants et analystes évaluent désormais les différents scénarios et leurs conséquences sur l’économie.

Depuis la dissolution du 9 juin 2024, le CAC 40 a sous-performé par rapport aux autres indices européens, et ce nouvel épisode s’inscrit dans cette continuité. Les professionnels des marchés s’attendent à de nouvelles turbulences pour les actifs financiers français. La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a d’ailleurs souligné que les développements politiques ont un impact évident sur l’économie et l’appréciation des risques-pays par les marchés financiers. La situation est prise au sérieux par la BCE, soucieuse d’éviter une fragmentation de la zone euro.

Le rejet du vote de confiance est jugé probable, compte tenu de l’opposition majoritaire. Cette incertitude accroît le risque d’impasse politique et pourrait retarder la consolidation budgétaire. Cela se traduit par une prime de risque plus élevée sur la dette française. L’écart de taux entre les obligations françaises à 10 ans (OAT) et leurs équivalentes allemandes (Bunds) s’est élargi, atteignant des niveaux élevés. Cependant, certains analystes estiment que le marché a déjà intégré une partie de ce risque, et que le « risque France » reste circonscrit, l’Europe poursuivant sa dynamique de reflation. Malgré tout, l’éventualité d’une démission de François Bayrou, suivie de la nomination d’un nouveau Premier ministre ou d’une dissolution de l’Assemblée, maintient une forte zone de turbulences pour les marchés de capitaux.