
Le mouvement « Bloquons tout », prévu pour le 10 septembre, se prépare malgré l’incertitude planant sur le gouvernement de François Bayrou, confronté à un vote de confiance. Ce mouvement atypique, qui appelle à un blocage général du pays, interpelle Marion Fontaine, historienne des socialismes et du mouvement ouvrier à Sciences Po. Selon elle, il s’inscrit dans une chronologie récente, débutant dans les années 2000, et se caractérise par sa mobilisation via les réseaux sociaux, à l’image des « indignés », de Nuit debout ou des « gilets jaunes ».
Cette nouvelle forme de contestation émerge notamment après l’échec des mobilisations syndicales de 2024 contre la réforme des retraites, qui n’ont pas réussi à faire reculer le gouvernement. Le mouvement « Bloquons tout » se distingue par son organisation horizontale et son absence d’affiliation politique ou syndicale initialement, bien qu’il ait progressivement reçu le soutien de partis de gauche et de syndicats. Né sur internet en mai 2025, le mouvement s’est amplifié en juillet suite aux annonces budgétaires de François Bayrou pour 2026, incluant la suppression de jours fériés, des coupes dans les services publics et le gel des retraites.
L’appel à la « grève générale » brandi par Jean-Luc Mélenchon le 22 août 2025, lors des universités d’été de La France insoumise, vise à faire chuter le gouvernement de François Bayrou. Le leader insoumis a appelé à un « blocage général » pour le 10 septembre, affirmant que le 23 septembre, une motion de censure serait déposée. Ce soutien des partis de gauche, y compris les Écologistes, les Communistes et les Socialistes, témoigne de la résonance du mouvement au-delà de ses origines citoyennes.