
Le quartier de la Défense, premier quartier d’affaires européen et quatrième mondial, doit faire face à une réalité économique implacable : son modèle économique est jugé révolu. L’établissement public Paris La Défense, en charge de sa gestion, a récemment confirmé cette tendance, accentuée par un rapport cinglant de la Chambre régionale des comptes d’Île-de-France, publié le vendredi 5 septembre.
Les magistrats, bien que saluant une gestion « fiable et efficace », pointent du doigt le caractère « déséquilibré et obsolète » du modèle actuel. La manne foncière, pilier historique des ressources du quartier, se tarit, tandis que les besoins en entretien et en investissement pour les espaces publics « perdureront » à moyen terme.
Cette situation critique exige la recherche de nouvelles sources de financement et une refonte de la gouvernance, jugée « inadaptée ». Diverses études et projets ont déjà mis en lumière la nécessité de transformer le quartier au-delà du simple environnement de bureaux, en y intégrant davantage de commerces, d’hôtels, de logements et d’espaces de loisirs.
Fin septembre, les conclusions de Jérôme Bédier, mandaté par Matignon, sont très attendues pour éclairer l’avenir de ce quartier emblématique, hérité des Trente Glorieuses, mais pour lequel l’État semble avoir perdu sa vision stratégique. L’enjeu est de taille : réinventer La Défense pour qu’elle devienne un hub européen de l’innovation et un véritable lieu de vie d’ici 2050.