NovAsco-Hagondange-workers-protest
Les salariés de NovAsco à Hagondange ont manifesté le 4 septembre pour l'avenir de leur aciérie, placée en redressement judiciaire. L'usine, pourtant productrice d'acier décarboné, est menacée de fermeture. Le site d'Hagondange n'a reçu aucune offre de reprise, laissant 450 emplois dans l'incertitude. La décision du tribunal est attendue le 25 septembre.

Environ 700 salariés de l’aciériste NovAsco, ex-Ascometal, ont défilé le 4 septembre 2025 à Hagondange, en Moselle, pour alerter sur l’avenir incertain de leur usine, placée en redressement judiciaire pour la quatrième fois en onze ans. La marche citoyenne, partie de l’usine jusqu’à la mairie, a rassemblé un large éventail politique derrière la bannière « NovAsco/Ascometal, l’acier décarboné qu’on veut garder ».

L’aciérie d’Hagondange, dotée d’un four électrique, est présentée comme un modèle pour la production d’acier « propre » et décarboné. Malgré cet atout majeur pour l’industrie de demain, l’entreprise, qui emploie 760 salariés au total (dont 450 à Hagondange), fait face à une situation critique. Le tribunal de commerce de Strasbourg l’a placée en redressement judiciaire le 11 août 2025. Cette décision fait suite à un désengagement du fonds britannique Greybull Capital, repreneur en juillet 2024, qui n’aurait versé que 1,5 million d’euros sur les 90 millions promis, alors que l’État a respecté ses engagements à hauteur de 85 millions d’euros.

L’ambiance au sein du cortège était empreinte de résignation et de lassitude, bien loin de la colère des mobilisations passées. Les sidérurgistes mosellans sont habitués aux coups durs, ayant déjà traversé des redressements judiciaires en 2014, 2017 et 2024. Malgré ces difficultés récurrentes, la production d’aciers spéciaux pour l’automobile et le secteur de l’énergie perdure depuis les années 1980.

Le site d’Hagondange est le plus menacé, car aucune offre de reprise ne le concerne spécifiquement à ce stade, bien que deux offres et deux lettres d’intention aient été déposées pour d’autres sites du groupe comme Leffrinckoucke. Le tribunal doit se prononcer le 25 septembre sur le sort de NovAsco, tandis que les élus locaux et régionaux se mobilisent pour trouver des repreneurs et préserver ce savoir-faire industriel unique.