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La Commission européenne a infligé une amende de 2,95 milliards d'euros à Google pour ses pratiques anticoncurrentielles dans l'adtech, accusé de favoriser ses propres services. Google conteste cette décision et annonce faire appel, alors que la Commission exige des mesures correctives sous 60 jours.

La Commission européenne a de nouveau frappé fort contre Google en lui infligeant une amende de 2,95 milliards d’euros ce vendredi 5 septembre. Cette sanction vise des pratiques anticoncurrentielles dans le secteur des technologies publicitaires, ou « adtech ». Bruxelles reproche à Google d’avoir favorisé ses propres services d’affichage publicitaire en ligne, au détriment des fournisseurs concurrents, des annonceurs et des éditeurs.

Cette décision fait suite à une enquête ouverte en juin 2021, révélant des pratiques d’auto-préférencement qui auraient débuté dès 2014. La Commission exige de Google qu’il cesse ces agissements et propose, sous 60 jours, des mesures pour mettre fin aux conflits d’intérêts inhérents à la chaîne d’approvisionnement des adtech. Bien que l’UE ait envisagé une scission des activités du groupe en 2023, elle n’a pas encore pris cette mesure radicale, préférant attendre les propositions de Google.

Google, de son côté, conteste fermement cette décision, qu’il qualifie de « mauvaise » et « injustifiée ». Lee-Anne Mulholland, vice-présidente de Google chargée des affaires réglementaires, a averti que cette amende et les changements imposés « affecteront des milliers d’entreprises européennes, puisqu’elles auront plus de mal à gagner de l’argent ». Le géant technologique a d’ores et déjà annoncé son intention de faire appel.

Cette sanction intervient dans un contexte de tensions entre l’Europe et l’administration américaine, notamment avec les menaces du président Donald Trump de prendre des mesures de rétorsion en cas de sanctions contre les entreprises technologiques américaines. Malgré cela, l’UE a réaffirmé son « droit souverain » de réglementer le numérique. Il est à noter que Google a également été sanctionné par la Cnil en France et par un tribunal californien pour d’autres pratiques.

Le secteur de la publicité en ligne est crucial pour Google, représentant 75% du chiffre d’affaires total d’Alphabet, sa maison mère. Les services d’adtech de Google, tels que « Google Ads », « DV 360 », « DoubleClick For Publishers » (DFP) et « AdX », sont omniprésents sur le web, agissant comme intermédiaires entre annonceurs et éditeurs. Cette décision de Bruxelles s’inscrit dans une série de sanctions que Google a déjà subies en Europe pour abus de position dominante.