
Clermont-Ferrand est désormais le théâtre d’une violence liée au narcotrafic qualifiée de « guerre territoriale » par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Depuis le début de l’année, la ville a connu une escalade dramatique, avec quatre personnes tuées et une autre gravement blessée. Ce niveau de violence, inédit pour la capitale auvergnate, a particulièrement choqué les habitants et les autorités.
Le ministre, en visite à Clermont-Ferrand, a dénoncé des « sommets de barbarie » et un « déchaînement de violences » qu’il attribue aux arrestations et aux démantèlements de points de deal. Ces actions auraient ébranlé l’écosystème local de la drogue, incitant d’autres groupes criminels à tenter de s’implanter et de reprendre le contrôle du territoire.
Parmi les incidents les plus marquants, deux fusillades ont éclaté le week-end dernier, faisant trois blessés dont deux graves. Le 13 août, un homme a été retrouvé mort, son corps calciné, un acte jugé « intolérable » par Bruno Retailleau. Ces événements témoignent d’une volonté d’intimidation et d’affirmation de pouvoir de la part des trafiquants.
Face à cette situation critique, Clermont-Ferrand a été intégrée fin juillet au dispositif « ville sécurité renforcée », permettant le déploiement de moyens supplémentaires pour les forces de l’ordre, notamment plusieurs dizaines de CRS. Le ministre a promis que le point de vente démantelé dans le quartier de la Visitation ne se réinstallerait pas, apportant un certain soulagement aux riverains qui subissent au quotidien les nuisances du trafic.
Des opérations antérieures avaient déjà conduit à l’arrestation de dix personnes liées à un réseau important en mars, mais ces actions ont malheureusement pu relancer les rivalités entre gangs. La ville, autrefois relativement épargnée, fait désormais face à une réalité brutale.