L’Institut Européen des Sciences Humaines (IESH), un établissement de formation d’imams, a été dissous ce mercredi 3 septembre en Conseil des ministres. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a justifié cette décision en affirmant que l’institut « prônait un islam radical et légitimait le djihad armé » . Cette annonce a été saluée par des personnalités politiques, de la droite à Marion Maréchal .
Créé en 1992, l’IESH était dans le viseur de l’État depuis de nombreux mois en raison de ses liens présumés avec la Fédération des organisations islamiques en Europe, suspectée d’être une façade des Frères musulmans sur le continent . Un rapport déclassifié de mai 2025 sur l’emprise de cette mouvance en France décrivait les enseignements de l’IESH comme relevant « des sciences islamiques et des études coraniques, et non d’une pluralité d’apprentissage en sciences humaines » .
En décembre 2024, l’IESH, qui possède des campus notamment à Saint-Ouen et à Saint-Léger-de-Fougeret (Nièvre), avait fait l’objet d’une perquisition dans ses locaux nivernais, un site envisagé comme centre de formation pour imams . Un signalement de 2023 avait également alerté sur un possible financement qatari . En juin 2025, un arrêté des ministres de l’Intérieur et de l’Économie avait déjà ordonné un gel des avoirs de l’institut pour six mois, ainsi que de deux de ses cadres, compromettant l’ouverture de la rentrée pour ses 220 étudiants .
L’institut s’était défendu, affirmant former des « ministres du culte musulman » dans un « cadre académique rigoureux, respectueux des principes de la République » . Cependant, le ministère de l’Intérieur avait annoncé son intention de dissoudre l’IESH le 23 juin dernier, engageant ainsi la procédure judiciaire qui a mené à cette dissolution .
