
Les conséquences d’un traumatisme crânien sont multiples, allant des troubles de l’équilibre à des problèmes de mémoire ou d’humeur. Cependant, de nouvelles recherches mettent en lumière un risque potentiellement plus grave : le développement, des années plus tard, d’une tumeur cérébrale, notamment pour les victimes de traumatismes modérés ou graves, qui représentent environ 20 % des cas.
Cette association n’est pas entièrement inédite. Des études menées en 2024 chez des vétérans américains avaient déjà suggéré un doublement du risque de tumeur cérébrale après un traumatisme crânien non pénétrant, et un triplement en cas de plaie pénétrante. Néanmoins, ces résultats étaient difficiles à généraliser à la population civile en raison des facteurs de risque neurologique spécifiques aux militaires.
Une étude récente, publiée le 25 août 2025 dans JAMA Network Open par des chercheurs du Mass General Brigham, a examiné les dossiers de plus de 75 000 patients suivis entre 2000 et 2024. Les résultats indiquent que 0,6 % des patients ayant subi un traumatisme crânien modéré à sévère ont développé une tumeur cérébrale dans les 3 à 5 ans suivant l’incident. Ce pourcentage est supérieur à celui observé dans un groupe témoin de taille similaire. Les traumatismes crâniens légers, en revanche, n’ont pas montré d’augmentation du risque de cancer du cerveau.
Les mécanismes biologiques derrière ce lien pourraient inclure des altérations du métabolisme, une inflammation chronique, la prolifération des astrocytes et des modifications de la migration et de la différenciation des cellules souches. Les scientifiques soulignent que ces traumatismes agissent comme une maladie chronique aux effets durables, d’où l’importance d’une surveillance à long terme pour les personnes ayant des antécédents de traumatisme crânien. Bien que le risque absolu de tumeur reste faible, cette nouvelle compréhension offre la possibilité d’une surveillance plus étroite des patients concernés.