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Le confinement a transformé nos habitudes, notamment la consommation des médias. Les réseaux sociaux ont compensé le manque de sociabilité physique, malgré les risques de surinformation et de désinformation.

Le confinement de la population française a profondément modifié notre quotidien, engendrant des répercussions socio-économiques, sociétales et même intimes. Les enquêtes d’opinion révèlent que cette période sans précédent a non seulement transformé notre consommation médiatique, mais aussi notre perception de l’action publique et les mécanismes de formation de l’opinion. Face à l’absence de sociabilité physique, l’essor des réseaux sociaux est devenu un phénomène majeur.

Le coronavirus a bouleversé la façon dont nous nous informons et percevons le monde. Une phase de consommation médiatique effrénée s’est installée, motivée par la peur et le besoin de comprendre la situation. La quête de sens, illustrée par la phrase du professeur Jacques Monod « je cherche à comprendre », a poussé l’opinion à une recherche constante d’informations.

Cette soif d’information s’est traduite par une augmentation spectaculaire de la consommation de médias. Dès les premiers jours du confinement, le temps passé devant la télévision a connu une hausse significative, attestant de son rôle central pour accompagner les Français. L’audience numérique a également explosé, notamment pour les sites d’actualités et les réseaux sociaux. 22,3 millions de Français ont visité des sites et applications d’actualités, soit une augmentation de 5 millions par rapport à l’année précédente. Les réseaux sociaux et les messageries ont vu leur poids considérablement augmenter, avec 2,4 millions de visiteurs uniques supplémentaires chaque jour.

Les réseaux sociaux ont permis de maintenir le lien social face aux mesures de distanciation. 55 % des Français interrogés ont déclaré qu’ils auraient eu des difficultés à vivre le confinement sans ces plateformes, qui leur ont permis de rester connectés avec leurs proches. Environ 40 % des internautes français ont même créé un nouveau compte sur un réseau social ou une application de messagerie instantanée pendant cette période. Cependant, cette surinformation a également engendré un phénomène d’« infobésité », où l’excès d’informations peut conduire à l’indécision et à la propagation de fausses nouvelles.