
Malgré les objectifs du 4e plan santé au travail (2021-2025) visant à réduire les accidents du travail graves et mortels (ATGM), le nombre de décès reste stagnant autour de 750 par an en France, selon l’Assurance-maladie. Ce constat, appuyé par le bilan de la campagne 2024 de l’inspection du travail, met en lumière un manque d’efforts significatifs de la part des entreprises.
Le plan de prévention des accidents du travail graves et mortels (PATGM 2022-2025) a été mis à jour en avril 2024 et vise à renforcer l’ambition et l’efficacité des actions de prévention. Il met notamment l’accent sur les jeunes et les travailleurs vulnérables. Les chiffres sont particulièrement alarmants pour les jeunes de moins de 25 ans, avec 32 décès recensés. Cette sur-accidentalité s’explique souvent par un accueil insuffisant, l’absence de formation à la sécurité, ou encore l’affectation à des postes dangereux. Les jeunes travailleurs de moins de 25 ans sont 2,5 fois plus susceptibles d’être victimes d’accidents du travail que leurs aînés, un fait confirmé par diverses études.
L’inspection du travail a mené une campagne en 2024 sur la prévention des accidents du travail, dont les contrôles se sont déroulés de juin à octobre 2024. Le bilan de cette campagne révèle que seulement la moitié des 1 149 établissements contrôlés ont mis en place des mesures de prévention concrètes après un accident. De plus, près de 30 % des employeurs n’ont pas réévalué les risques après un incident, et un quart l’a fait de manière insuffisante. Seulement 38 % ont mis à jour leur document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP), une obligation pourtant essentielle pour prévenir la réitération des accidents. Face à ce constat, le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités a lancé une campagne nationale de communication pour alerter sur la gravité des ATGM et rappeler les fondamentaux de la prévention.