Après deux années fastes, le marché de l’emploi des cadres connaît un net ralentissement. En effet, selon les prévisions de l’Apec, l’année 2024 a marqué un recul significatif des recrutements, et cette tendance devrait se confirmer en 2025. Gilles Gateau, directeur général de l’Apec, a clairement indiqué que « la fête est finie » pour qualifier ce retournement de situation.
Les recrutements de cadres, après une baisse de 8% en 2024, devraient de nouveau chuter de 4% en 2025, pour atteindre 292 600 postes. Ce chiffre repasse ainsi sous la barre symbolique des 300 000 embauches, franchie pour la première fois en 2022. Cette contraction est principalement due à un contexte économique incertain, marqué par un manque de visibilité pour les entreprises et une réduction de leurs investissements. Le climat conjoncturel actuel, notamment l’instabilité géopolitique et les risques de guerre commerciale, comme la hausse des droits de douane américains, pèse lourdement sur les intentions de recrutement.
Aucun secteur ne semble épargné par ce repli, bien que certains résistent mieux. Les services à forte valeur ajoutée, traditionnels moteurs de l’emploi cadre, affichent une baisse notable, en particulier l’informatique, qui connaît un repli inédit depuis 2009 (hors crise sanitaire). Toutefois, des fonctions comme la cybersécurité et l’intelligence artificielle restent très recherchées. Les jeunes diplômés sont particulièrement touchés par ce ralentissement, avec une baisse de 16% des recrutements de cadres débutants prévue en 2025.
Face à ce marché plus sélectif, les entreprises privilégient les profils dotés d’une à dix années d’expérience. La confiance des entreprises se dégrade et leurs intentions de recrutement sont au plus bas depuis 2021. Les cadres eux-mêmes s’inquiètent de leurs perspectives professionnelles, malgré une augmentation de la mobilité externe envisagée. Le marché de l’emploi cadre devient moins tendu, avec une diminution des difficultés de recrutement anticipées par les employeurs.
