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À l'approche du mouvement « Bloquons tout » du 10 septembre, les syndicats affichent des positions contrastées. La CGT et Solidaires appellent à la grève, tandis que la CFDT et FO se tiennent à distance.

À l’approche du mouvement « Bloquons tout » prévu le mercredi 10 septembre, les organisations syndicales commencent à se positionner sur cet événement initié sur les réseaux sociaux. La CGT souhaite que le mouvement du 10 septembre soit « une première étape réussie » et appelle « à construire la grève partout où c’est possible » selon un communiqué diffusé le mercredi 27 août. Cette prise de position intervient après un comité national qui s’est tenu les mardi et mercredi précédents. Thomas Vacheron, secrétaire confédéral de la CGT, a qualifié l’émergence de ce mouvement citoyen contre la violence sociale de « très bonne nouvelle », exprimant sa colère face au projet de budget présenté par François Bayrou le 15 juillet.

Une intersyndicale est prévue ce vendredi pour discuter des projets budgétaires du gouvernement. La CGT y proposera « d’appeler en septembre à une journée interprofessionnelle unitaire de mobilisation de grève et de manifestations ». Bien que plusieurs fédérations (chimie, commerce et services) et unions départementales de la CGT aient déjà appelé à manifester le 10 septembre, la secrétaire générale de l’organisation, Sophie Binet, s’était montrée prudente, évoquant un mouvement « nébuleux » et un risque de « noyautage de l’extrême droite ».

Plus tôt le mercredi, l’Union syndicale Solidaires a également appelé à la grève et à soutenir le mouvement du 10 septembre. Pour Solidaires, cette mobilisation « exprime la colère sociale multiforme et grandissante face aux annonces budgétaires du gouvernement Bayrou ». Le syndicat estime que la « tentative désespérée de François Bayrou », qui demandera un vote de confiance à l’Assemblée nationale le 8 septembre, « ne fait que renforcer notre volonté de combattre le projet de budget injuste ». Solidaires, qui vise à « construire un mouvement social » pour « instaurer un autre partage des richesses », s’inscrira dans une démarche de « rapport de force par la grève » lors de l’intersyndicale du vendredi 29 août.

En revanche, d’autres centrales syndicales adoptent une position plus distante. La CFDT, par la voix de sa secrétaire générale Marylise Léon, a décidé de se tenir à l’écart du mouvement. Elle a expliqué dans une interview au Monde : « Les modes d’action privilégiés ne sont pas les nôtres. Tout bloquer, la désobéissance, ce n’est pas la méthode CFDT. Et le syndicat ne répond pas aux injonctions des partis politiques », faisant référence aux appels de Jean-Luc Mélenchon à une grève générale le 10 septembre. De même, le secrétaire général de Force ouvrière (FO), Frédéric Souillot, a déclaré qu’il arrêterait la position de son organisation en intersyndicale, tout en se tenant « à distance » d’un mouvement qui inclut des groupes rejetant « les organisations syndicales représentatives ».