
Emmanuel Macron a adressé une réponse cinglante au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, suite à une lettre de ce dernier exprimant sa « préoccupation sur la montée alarmante de l’antisémitisme en France ». La lettre du président français, rendue publique, qualifie les accusations d’« inacceptables » et d’« offense » pour la France.
Le président français a rappelé son engagement ferme dans la lutte contre l’antisémitisme, soulignant qu’il s’agit d’une « priorité absolue » de son action depuis le début de son mandat. Il a notamment mentionné son adoption solennelle, en juillet 2017, de la définition de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA), qui condamne l’antisionisme comme une forme d’antisémitisme.
Macron a insisté sur le fait que la lutte contre l’antisémitisme « ne saurait être un sujet d’instrumentalisation politique » et ne doit « nourrir aucun désaccord entre Israël et la France » . Il a également réfuté l’idée que la reconnaissance d’un État palestinien alimenterait l’antisémitisme, comme l’avait suggéré Netanyahou. Le président français a plutôt appelé son homologue israélien à sortir de la « fuite en avant meurtrière » à Gaza, qu’il juge « illégale et injustifiable » et qui expose Israël à l’indignité.
La position française est claire : la reconnaissance d’un État palestinien est perçue comme la « seule voie » vers une paix durable et pour garantir la sécurité d’Israël, tout en rejetant toute accusation de soutien au Hamas. Les accusations d’inaction ont été vivement critiquées par l’Élysée dès le 19 août, qualifiées d’« erronées » et d’« abjectes ».
Le président a par ailleurs précisé que la France attendrait que Netanyahou ait pris connaissance de sa réponse avant de la rendre publique, un geste de « courtoisie élémentaire » faisant écho à la démarche du Premier ministre israélien.