
Le Premier ministre François Bayrou fait face à une rentrée politique particulièrement tendue. Menacé de censure par l’opposition et ciblé par le mouvement social « Bloquons tout » prévu le 10 septembre, le centriste a annoncé sa méthode pour l’automne lors d’une conférence de presse ce lundi 25 août à Paris. C’est une période décisive pour le gouvernement, dont la survie dépendra de sa capacité à faire accepter un budget rigoureux et à désamorcer la contestation sociale.
Après avoir consulté le Président Emmanuel Macron à Brégançon, François Bayrou a passé en revue les dossiers urgents : les arbitrages budgétaires, le mouvement « Bloquons tout » et les promesses de motion de censure agitées par la gauche et le Rassemblement national. Le Premier ministre a réaffirmé la nécessité de doter la France d’un budget, un défi constant depuis sa nomination en décembre dernier.
Le projet de budget 2026 prévoit près de 44 milliards d’euros d’économies, incluant des mesures impopulaires telles que l’année blanche fiscale, le gel des pensions et prestations sociales, et la suppression envisagée de deux jours fériés. Ces mesures ont provoqué une levée de boucliers, notamment chez les syndicats et une grande partie des Français, 85% d’entre eux s’opposant à la suppression des jours fériés.
Face à ce contexte, François Bayrou a annoncé qu’il engagerait la responsabilité de son gouvernement devant l’Assemblée nationale le 8 septembre prochain, via une déclaration de politique générale. Cette démarche vise à souligner la gravité de la situation budgétaire du pays et l’urgence de prendre des décisions courageuses pour éviter un surendettement chronique. Le Premier ministre estime que « la France court à l’accident si elle ne prend pas les décisions courageuses ». Il espère ainsi convaincre les Français de la nécessité de ces efforts, en insistant sur un principe de justice dans la répartition de ces sacrifices.