
Le Rassemblement National (RN) affiche son désaccord avec le budget 2026 présenté par le gouvernement, le qualifiant d’« intolérable ». Julien Odoul, député de l’Yonne et porte-parole du RN, a déclaré sur France Info qu’un « virage à 180 degrés » était nécessaire pour éviter une motion de censure. Il estime que si le Premier ministre François Bayrou ne rompt pas avec le « macronisme », la « chute est inévitable » pour le gouvernement. Cependant, le RN ne prévoit pas de déposer de motion de censure « a priori », préférant attendre le débat budgétaire pour évaluer les décisions prises.
Le parti critique également l’attitude de La France Insoumise (LFI) qui, selon Odoul, appelle déjà à la censure tout en étant « responsable de l’élection d’Emmanuel Macron » en 2017 et 2022. Le RN propose quant à lui une politique de « moratoire fiscal » et rejette l’idée d’une « année blanche » fiscale, qui gèlerait les prestations sociales de 2026 au niveau de 2025, sans tenir compte de l’inflation.
Pour réaliser des économies substantielles, le Rassemblement National cible principalement le coût de l’immigration et la contribution de la France à l’Union européenne. Julien Odoul avance que 18 milliards d’euros par an pourraient être récupérés en réservant les prestations sociales non contributives aux citoyens français ou aux étrangers ayant contribué pendant au moins cinq ans. Concernant la contribution française au budget de l’UE, qui s’élève à 24 milliards d’euros en 2025, le RN souhaite la ramener à « zéro ». Le parti propose également de supprimer les « agences et comités Théodule » jugés coûteux et de revoir les sommes versées aux anciens présidents, estimées à une dizaine de millions d’euros annuels. Ces propositions s’inscrivent dans une volonté de présenter un « contre-budget » avec des pistes d’économies claires, face aux 40 milliards d’euros d’économies annoncées par le gouvernement.
Malgré son opposition, le RN se montre « méfiant » vis-à-vis du mouvement social prévu le 10 septembre, estimant que « dès que LFI récupère quelque chose, elle le pourrit » et que ces manifestations risquent d’être « dévastées par les Black Block ». Le député de l’Yonne appelle donc à la prudence face à une mobilisation qu’il juge « pourrie idéologiquement ».