
Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a décidé de prolonger son séjour en Nouvelle-Calédonie jusqu’à lundi, dans l’objectif de relancer les discussions autour de l’accord de Bougival. Cette décision intervient alors que le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) a refusé de prendre part au comité de rédaction de cet accord, visant à définir l’avenir institutionnel de l’archipel.
Initialement prévu pour un départ samedi, Manuel Valls a déclaré aux Nouvelles calédoniennes qu’une troisième réunion du comité de rédaction se tiendrait lundi matin. Son objectif est de « voir un peu plus de monde » et de « marquer encore davantage [son] attachement à la Nouvelle-Calédonie », tout en réaffirmant sa détermination à mettre en œuvre l’accord de Bougival.
Signé le 12 juillet à Bougival, près de Paris, cet accord prévoit la création d’un État de Nouvelle-Calédonie au sein de la Constitution française et l’établissement d’une nationalité calédonienne. Cependant, le FLNKS, principale coalition indépendantiste, a officiellement rejeté ce texte, le jugeant incompatible avec ses aspirations à la pleine souveraineté. Malgré ce rejet par les militants du FLNKS, les autres formations politiques du territoire maintiennent leur engagement et participent au comité de rédaction, dont la première réunion a eu lieu jeudi sans les indépendantistes.
En parallèle des négociations politiques, Manuel Valls a également annoncé des mesures d’urgence pour le secteur de la santé, gravement affecté depuis les émeutes de 2024. Ces violences, déclenchées par un projet de réforme électorale, ont causé 14 morts et des dégâts estimés à plus de 2 milliards d’euros, affectant lourdement les infrastructures et le personnel soignant. Deux hôpitaux dans le Nord ont notamment fermé faute de personnel, et le centre médico-social de Bourail a vu sa fréquentation augmenter de 30 % en un an.
Pour pallier la désertification médicale, le ministre a annoncé l’envoi d’une équipe mobile de soignants, composée de médecins, un dentiste et une sage-femme, en partenariat avec l’Ordre de Malte. Le financement de cette initiative, estimé à 1,4 million d’euros, sera entièrement pris en charge par l’État.