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La junte au pouvoir en Guinée a suspendu pour 90 jours trois partis politiques majeurs, dont ceux des ex-présidents Condé et Diallo, avant un référendum constitutionnel contesté et des manifestations de l'opposition.

La junte au pouvoir en Guinée a annoncé la suspension pour « 90 jours » de trois des principaux partis politiques du pays. Cette décision, consultée ce samedi 23 août, cible le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) de l’ex-président Alpha Condé, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de l’ex-premier ministre Cellou Dalein Diallo et le Parti du renouveau et du progrès (PRP) de Rafiou Sow. Le ministère de l’Administration territoriale a justifié cette mesure par le non-respect par ces formations de leurs « obligations » administratives.

Cette annonce intervient alors que l’opposition et les organisations de la société civile guinéennes avaient appelé à des manifestations dès le 5 septembre. Ces mobilisations visent à dénoncer ce qu’elles perçoivent comme une tentative du général Mamadi Doumbouya, chef de la junte, de « confisquer le pouvoir ».

L’opposition conteste également la tenue d’un référendum sur une nouvelle Constitution, prévu le 21 septembre. Le général Doumbouya est arrivé au pouvoir en septembre 2021 à la suite d’un coup d’État qui a renversé le président civil Alpha Condé. La campagne pour ce référendum, initialement prévue pour le dimanche 24 août, a été reportée au 31 août, réduisant sa durée à trois semaines.

Depuis 2022, la junte a interdit toute manifestation, procédant à des arrestations, des poursuites ou poussant à l’exil plusieurs figures de l’opposition. Le ministère a souligné qu’il est « expressément interdit » aux partis suspendus d’organiser des manifestations ou tout autre acte de « propagande politique » durant cette période de 90 jours.