
Malgré une légère accalmie grâce à la baisse des températures, le Portugal fait toujours face, ce vendredi 22 août, à des incendies d’une ampleur inédite. Un brasier particulièrement virulent, situé dans le centre du pays, mobilise actuellement près de 1 600 pompiers et des moyens aériens considérables pour tenter de le maîtriser.
Paulo Fernandes, professeur en sciences forestières à l’université de Tras-os-Montes, a qualifié cet incendie, qui a débuté à Arganil il y a une dizaine de jours, de « plus grand incendie jamais enregistré au Portugal ». Les estimations provisoires indiquent que ce sinistre aurait déjà ravagé près de 60 000 hectares, soit l’équivalent de trois fois la surface du lac de Morat.
Depuis la fin du mois de juillet, ces feux de forêt ont causé la mort de trois personnes et fait plusieurs blessés graves, notamment parmi les pompiers. Des habitations et des exploitations agricoles ont également été détruites. Face à cette catastrophe, le Portugal a sollicité l’aide du mécanisme européen de protection civile, bénéficiant du soutien de deux appareils suédois, deux Canadairs grecs et un hélicoptère Super Puma français.
Le Premier ministre, Luis Montenegro, a défendu sa gestion de la crise face aux critiques, soulignant la difficulté d’anticiper la propagation rapide de tous les incendies. À l’issue d’un conseil des ministres extraordinaire, il a annoncé des mesures d’urgence, incluant le financement, jusqu’à 250 000 euros, de la reconstruction des résidences principales détruites, ainsi que des aides pour les agriculteurs. Le gouvernement a également reconnu la nécessité d’une réflexion approfondie sur la gestion des forêts et le système de protection civile.
Selon les données du Système européen d’information sur les feux de forêt (Effis), près de 276 000 hectares ont déjà brûlé au Portugal depuis le début de l’année. À titre de comparaison, en 2017, une année particulièrement dévastatrice, plus de 563 000 hectares avaient été consumés par les flammes, entraînant la mort de 119 personnes. La péninsule ibérique est durement touchée par le réchauffement climatique, qui favorise la multiplication de ces épisodes de canicules et de sécheresses.