
La colère gronde chez les sages-femmes de Mayotte, où la situation en maternité est jugée « critique » par Cloé Mandard, présidente du conseil départemental de sa profession au centre hospitalier de Mayotte (CHM) à Mamoudzou. Depuis le 14 août, les professionnelles exercent leur droit de retrait, tout en assurant les urgences et les soins vitaux, et ont déposé un préavis de grève. Elles réclament des « mesures urgentes » face à des conditions de travail insoutenables.
L’hôpital de Mayotte souffre déjà depuis plusieurs années d’un manque criant de médecins et de personnel soignant. Cette pénurie est accentuée par une série de crises traversées par le territoire : manque d’eau, insécurité grandissante et épidémie de choléra. À ces difficultés s’ajoutent les lourds dégâts causés par le cyclone Chido qui a frappé l’île le 14 décembre 2024, exacerbant la pression sur des infrastructures déjà fragiles.
Les sages-femmes dénoncent des « conditions de travail qui menacent [leur] santé et provoquent un danger imminent pour des patientes ». Leur mouvement de protestation, qui vise à alerter sur la dégradation des services de maternité, bénéficie du soutien de l’organisation nationale syndicale des sages-femmes. Les négociations en cours avec la direction de l’établissement détermineront l’évolution de ce conflit social qui met en lumière les défis majeurs auxquels est confronté le système de santé mahorais.