DGSE-headquarters-Paris
Les espions français sont de plus en plus menacés en Afrique. Après le Burkina Faso, un agent de la DGSE a été arrêté au Mali en août, accusé de conspiration par Bamako. Cette interpellation s'inscrit dans une vague d'arrestations au sein de l'armée malienne. La France doit faire face à une situation complexe.

La situation des espions français en Afrique devient de plus en plus précaire, y compris pour ceux officiellement accrédités auprès des autorités locales. Après une année 2024 marquée par la gestion complexe de la libération de quatre agents de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) au Burkina Faso, la France fait face à une nouvelle arrestation. Un officier de renseignement affecté à l’ambassade de France au Mali a été interpellé le 14 août, dans un contexte de purge au sein de l’état-major des forces armées maliennes.

Selon les informations révélées mercredi 20 août par le mensuel Jeune Afrique, Bamako a placé en détention un agent français de la DGSE, identifié comme Yann V. Les autorités maliennes le soupçonnent d’avoir « mobilisé des responsables politiques, des acteurs de la société civile et des militaires, dont les généraux de brigade Abass Dembélé et Nema Sagara », dans le cadre d’une présumée conspiration. Cette arrestation intervient alors que les relations entre la France et plusieurs pays du Sahel sont particulièrement tendues.

Parallèlement, une dizaine d’officiers et de hauts gradés maliens sont également interrogés par la Sécurité d’État (SE), les services secrets maliens. Ce groupe de personnes serait impliqué dans un projet visant à destituer le pouvoir en place. Cette affaire n’est pas sans rappeler les accusations similaires proférées par le Niger en 2024 à l’encontre de Paris et de ses agents. La sécurité des agents français sur le continent africain est désormais une préoccupation majeure pour les services de renseignement français, qui doivent s’adapter à un environnement géopolitique en constante évolution et de plus en plus hostile.