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Les enfants autistes font face à un risque de noyade 160 fois plus élevé. Leur attirance pour l'eau, combinée à des difficultés motrices et sensorielles, rend l'apprentissage de la natation essentiel.

Les enfants atteints de troubles du spectre de l’autisme (TSA) présentent un risque de noyade 160 fois supérieur à celui des autres enfants. Cette statistique alarmante a été mise en lumière par une étude de l’Université de Columbia en mars 2017, après le décès de trois enfants autistes par noyade en une seule semaine en France. Ces drames soulignent l’urgence de renforcer la vigilance et l’apprentissage de la natation pour cette population vulnérable.

L’attirance particulière des enfants autistes pour l’eau est un facteur clé de ce risque élevé. Le Dr Guohua Li, épidémiologiste à l’Université de Columbia, explique que les enfants autistes peuvent rechercher dans l’eau un moyen d’apaiser leur anxiété, tandis que le psychomotricien Baptiste Mauro décrit une « fascination pour l’eau, pour son aspect visuel attrayant ». La difficulté à évaluer le danger, fréquente chez les personnes autistes, combinée à une possible déficience intellectuelle, augmente les risques d’accident en l’absence de compétences en natation.

Outre cette attirance, les personnes atteintes de TSA peuvent rencontrer des difficultés motrices et sensorielles qui entravent l’apprentissage de la natation. Des problèmes de coordination sont souvent observés, rendant plus difficile la synchronisation des mouvements nécessaires à la nage. De plus, les sensibilités sensorielles, telles que la réaction aux bruits forts ou à l’odeur du chlore, peuvent perturber l’enfant et affecter sa capacité à planifier ses mouvements ou à comprendre les consignes de sécurité.

Pour prévenir ces drames, il est crucial d’inscrire les enfants autistes à des cours de natation dès le diagnostic, idéalement entre deux et trois ans, avant même d’autres thérapies. Une approche progressive et adaptée est essentielle, prenant en compte le profil sensoriel, cognitif et moteur de l’enfant. Il est recommandé d’adapter les environnements de piscine et d’utiliser des techniques de désensibilisation, tout en encourageant l’enfant par des félicitations régulières. Des maîtres-nageurs formés aux spécificités des TSA peuvent grandement faciliter cet apprentissage vital.