
Le fabricant français de cœurs artificiels Carmat, actuellement en procédure de redressement judiciaire, a récemment annoncé avoir reçu une offre de reprise. Cette proposition émane de Pierre Bastid, président de son conseil d’administration depuis 2024 et actionnaire à hauteur de 17 % de l’entreprise. L’offre, déposée via la société Hougou, prévoit une injection immédiate de 1,3 million d’euros dans Carmat. Ces fonds, non remboursables, resteront acquis à la société même si l’offre n’aboutit pas.
Cette offre a été soumise au tribunal des affaires économiques de Versailles le 19 août et sera réexaminée le 30 septembre. La cotation du cours de Bourse de Carmat, suspendue depuis le 14 août, doit reprendre le 21 août. La société, créée en 2008 et introduite en Bourse en 2010, fait face à des difficultés financières importantes et insiste sur le fait qu’il n’y a « à ce stade pas d’assurance que l’offre aboutisse », soulignant la possibilité d’une liquidation et de la cessation de ses activités.
Carmat, concepteur du cœur artificiel Aeson, destiné aux patients souffrant d’insuffisance cardiaque sévère en attente d’une transplantation, n’avait pas réussi à réunir les 3,5 millions d’euros de trésorerie nécessaires d’ici fin juin. Cette situation critique persistait malgré une campagne de dons et des démarches auprès d’institutions comme la Banque européenne d’investissement (BEI). Le cœur Aeson est reconnu comme une solution de pont à la transplantation en Europe, avec un nombre croissant d’implantations réussies. En décembre, Carmat avait même racheté pour un euro symbolique deux millions de ses propres actions auprès d’Airbus pour rembourser partiellement un emprunt contracté auprès de la BEI.