
Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur canadien, a célébré sa victoire lors d’une élection partielle en Alberta, marquant son retour à la Chambre des communes d’Ottawa. Sa victoire dans la circonscription rurale de Battle River–Crowfoot, avec plus de 80% des voix, lui permet de retrouver un siège qu’il avait inopinément perdu en avril dans sa circonscription de Carleton, face au candidat du Parti libéral de Mark Carney, l’actuel Premier ministre canadien.
Malgré un score national élevé de plus de 41% des voix en avril, les conservateurs s’étaient inclinés face aux libéraux (près de 44%), dans un contexte de polarisation politique inédite. Les conservateurs, qui bénéficiaient de l’usure du pouvoir de Justin Trudeau, auraient pâti de la proximité perçue de leur leader avec la rhétorique de Donald Trump, notamment via le slogan «Canada First».
Défait dans sa circonscription de l’Ontario, Pierre Poilievre a dû rebondir rapidement. Il a bénéficié de la démission d’un député de son parti en Alberta, Damien Kurek, afin de lui permettre de retrouver un mandat parlementaire et le titre de chef de l’opposition officielle, un rôle qui exige d’être élu. Damien Kurek a souligné l’importance de la présence de Pierre Poilievre à la Chambre des communes pour «demander des comptes au gouvernement minoritaire libéral».
La circonscription de Battle River–Crowfoot est un bastion conservateur. Lors du scrutin fédéral d’avril, Damien Kurek y avait remporté une victoire écrasante avec environ 82% des suffrages. Malgré la présence de nombreux autres candidats et l’utilisation de bulletins de vote blancs, la victoire de Pierre Poilievre était quasiment assurée. L’enjeu principal était de remporter une «victoire décisive» avec un score supérieur à 80% pour protéger sa légitimité en tant que chef du Parti conservateur, avant une évaluation de la direction de son parti en janvier. Pierre Poilievre semble avoir réussi son pari, ce qui lui permettra de poursuivre son objectif de devenir le prochain Premier ministre du Canada.