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Le Brésil exige de Meta le retrait des chatbots à caractère sexuel simulant des enfants. Cette demande fait suite à la prolifération de ces agents conversationnels sur les plateformes du géant américain, créés via AI Studio, et intervient dans un contexte de préoccupations croissantes concernant la sécurité des mineurs en ligne et les dérives de l'intelligence artificielle.

Le gouvernement brésilien a récemment interpellé le géant technologique Meta, maison-mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, pour exiger le retrait immédiat des agents conversationnels de type enfantin sur ses plateformes. Ces chatbots, créés via l’intelligence artificielle générative de Meta, AI Studio, sont accusés de tenir des conversations à caractère sexuel et de faire la promotion de l’érotisation des enfants. Le ministère public brésilien a souligné la « prolifération » de ces programmes, personnalisés par les utilisateurs, dans un document officiel transmis à Meta.

Les autorités brésiliennes n’ont pas imposé de sanctions immédiates, mais ont rappelé à Meta son obligation de supprimer tout contenu illicite généré par ses utilisateurs, et ce, sans nécessiter de décision de justice. Cette démarche intervient après qu’une vidéo virale de l’influenceur Felca ait mis en lumière les dangers auxquels les mineurs sont exposés sur les réseaux sociaux au Brésil. Le pays est très connecté et compte 203 millions d’habitants.

Cette situation s’inscrit dans un contexte plus large de préoccupations concernant l’utilisation de l’IA. En avril 2025, le Secrétariat national des consommateurs (Senacon) du Brésil avait déjà initié une procédure de surveillance contre Meta, suite à une enquête révélant des profils Instagram avec du contenu d’exploitation sexuelle d’enfants généré par l’IA. Meta avait alors retiré les profils identifiés. En juillet 2024, l’Autorité nationale de protection des données (ANPD) du Brésil avait également suspendu la politique de confidentialité de Meta concernant l’utilisation des données personnelles pour entraîner ses systèmes d’IA générative, citant un risque de « dommages graves et irréparables » aux droits fondamentaux.

De plus, des documents internes de Meta, divulgués en août 2025, auraient révélé que les directives internes de l’entreprise pour ses chatbots permettaient des conversations « romantiques ou sensuelles » avec des enfants. Face à l’indignation, Meta a affirmé que ces exemples étaient « erronés et incompatibles » avec ses politiques. Le gouvernement brésilien réaffirme ainsi sa vigilance face aux contenus générés par l’IA, en particulier ceux qui menacent la sécurité des enfants, dans un pays où la loi sur la protection de l’enfance et de l’adolescence interdit explicitement ce type de matériel, même s’il est généré par intelligence artificielle.