Bolivian-presidential-election
La Bolivie est au bord d'un virage politique. Deux candidats de droite s'affronteront au second tour de la présidentielle, dans un contexte de crise économique inédite.

La Bolivie s’apprête à vivre un tournant politique majeur. Deux candidats de droite s’affronteront au second tour de l’élection présidentielle, marquant potentiellement la fin de deux décennies de gouvernements de gauche. Ce scrutin intervient dans un contexte de grave crise économique, caractérisée par une pénurie persistante de dollars et de carburant, et une inflation annuelle avoisinant les 25%, un niveau jamais atteint depuis 17 ans.

À la surprise générale, le sénateur de centre-droit Rodrigo Paz, fils de l’ancien président Jaime Paz Zamora, est arrivé en tête du premier tour avec environ 31,3% des voix. L’ancien président de droite Jorge « Tuto » Quiroga le suit de près, recueillant entre 27,1% et 27,3% des suffrages, selon les projections des instituts Ipsos et Captura. Le millionnaire Samuel Doria Medina, pourtant favori des sondages récents, est relégué à la troisième place.

Le président sortant, Luis Arce, tenu pour responsable de la débâcle économique, a renoncé à briguer un second mandat. Les candidats de gauche, dont Andronico Rodriguez et Eduardo del Castillo, n’ont pas réussi à convaincre l’électorat.

Les électeurs boliviens ont exprimé leur désir de « changement ». Miriam Escobar, une retraitée, a déclaré que la gauche avait causé beaucoup de tort au pays, citant le manque d’emploi, d’essence et la cherté de la vie. Les candidats de droite ont promis de rompre avec le modèle étatiste instauré par l’ancien président Evo Morales. Si sous Morales la pauvreté a reculé et le PIB a triplé, la chute des revenus gaziers depuis 2017 a plongé le pays dans la crise.

Jorge « Tuto » Quiroga a promis un « changement radical » en cas de victoire, tandis que Rodrigo Paz a axé sa campagne sur la lutte contre la corruption et la baisse des impôts, affirmant que la Bolivie avait besoin de « stabilité » et d’un modèle économique tourné vers le peuple. Le second tour aura lieu le 19 octobre.