Kevin-Roberts-interview
Kevin Roberts, président de la Heritage Foundation et figure clé derrière le Projet 2025, estime que le trumpisme est un mouvement populiste profond visant à restaurer la démocratie américaine. Il en détaille les fondements, tandis que d'autres penseurs analysent des mouvements similaires en Europe.

Alors que les partis dits « populistes » gagnent du terrain dans de nombreuses démocraties occidentales, des penseurs clés de ces mouvements partagent leur vision. Parmi eux, Kevin Roberts, président de la Heritage Foundation, est souvent désigné comme le « cerveau du Projet 2025 », une initiative majeure inspirant Donald Trump. Il offre une perspective unique sur le trumpisme, qu’il qualifie de « deuxième révolution américaine ».

Pour Roberts, le trumpisme n’est pas simplement une émanation de la personnalité de Donald Trump, mais un mouvement bien plus profond. Il le décrit comme un véritable mouvement populiste, plutôt qu’une idéologie au sens traditionnel. Ce mouvement est enraciné dans les principes fondateurs des États-Unis : l’autonomie, la souveraineté nationale, une liberté ordonnée et l’engagement envers le bien commun. Selon Roberts, le trumpisme est un « réveil politique » destiné à façonner la politique américaine et les affaires mondiales pour les décennies à venir.

Le rôle de Kevin Roberts au sein de la Heritage Foundation, un influent groupe de réflexion conservateur, est central. Nommé président en octobre 2021, il a également pris la tête de Heritage Action for America en septembre 2023, cumulant ainsi les deux fonctions. C’est sous sa direction que le Projet 2025 a été lancé, un plan ambitieux visant à restructurer le gouvernement américain sous une future administration républicaine et à mettre en œuvre des politiques conservatrices. Roberts a d’ailleurs déclaré que la Heritage Foundation s’efforce d’« institutionnaliser le trumpisme ».

Parallèlement, d’autres figures émergent, comme Francesco Giubilei, un éditeur et écrivain italien, président de la Fondazione Tatarella. Giubilei décrit le « mélonisme » – en référence à Giorgia Meloni – comme un mélange de conservatisme, de souverainisme et de pragmatisme institutionnel. Ces analyses soulignent la diversité et la complexité des courants antisystème qui redéfinissent le paysage politique occidental.