
La Chine a officiellement déposé une plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) suite aux restrictions imposées par le Canada sur les importations d’acier. Cette annonce, faite par le ministère chinois du Commerce ce vendredi 15 août 2025, marque une nouvelle étape dans l’escalade des tensions commerciales entre Pékin et Ottawa.
Les relations économiques et politiques bilatérales se sont fortement dégradées ces dernières années, notamment en raison des tarifs douaniers significatifs appliqués par l’administration du président américain Donald Trump. Le mois dernier, le Premier ministre canadien Mark Carney avait annoncé une taxe additionnelle de 25% sur les importations d’acier contenant un alliage fondu et coulé en Chine.
Cette mesure était justifiée par la nécessité de protéger l’industrie nationale après que les États-Unis aient augmenté leurs droits d’importation sur l’acier à 50%. Cette décision canadienne craignait une réorientation massive des exportations sidérurgiques vers le Canada. Le ministère chinois du Commerce a qualifié ces mesures de « discriminatoires » et « contraires aux règles de l’OMC », affirmant qu’elles constituaient des actions « unilatérales et protectionnistes » qui « portent atteinte aux droits et intérêts légitimes de la Chine » et « perturbent la stabilité des chaînes d’approvisionnement mondiales de l’acier ».
Cette plainte à l’OMC intervient peu après que Pékin a instauré des droits de douane temporaires sur le canola canadien et le caoutchouc butyle halogéné, en plus d’une enquête antidumping sur l’amidon de pois canadien. Le Canada s’était dit « profondément déçu » par la décision concernant le canola, dont il est un des principaux producteurs mondiaux. En mars, Pékin avait déjà appliqué une surtaxe de 100% sur divers produits agricoles canadiens, en réponse aux tarifs canadiens sur les véhicules électriques chinois de l’année précédente.