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Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a dénoncé les pressions ayant conduit à l'annulation de la projection du film « Barbie » à Noisy-le-Sec, réaffirmant qu'« il n’y a pas de police des mœurs en France ». Le maire va porter plainte.

Une semaine après l’annulation de la projection en plein air du film Barbie à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), suite à des menaces, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a fermement condamné ce jeudi les « pressions » exercées sur la municipalité, les qualifiant d’« inacceptables ». Ces menaces avaient conduit Olivier Sarrabeyrouse, maire PCF de la ville, à déprogrammer la séance prévue dans le quartier du Londeau, après que des agents municipaux eurent reçu des intimidations.

« Nous sommes en France et en France il n’y a pas de police des mœurs et de la vertu », a déclaré le ministre sur BFMTV. Il a insisté sur le fait que « ces pressions d’une minorité violente qui veut hallaliser l’espace public ne sont pas acceptables, comme n’est pas acceptable le moindre recul face à ces revendications communautaires ». Cette déclaration souligne l’importance de la laïcité et de l’ordre public face à ce qu’il perçoit comme des atteintes aux principes républicains.

Le film de Greta Gerwig était visé par des accusations « fallacieuses », selon Olivier Sarrabeyrouse, qui a qualifié les pressions de « d’une extrême minorité de voyous » porteurs d’idéaux relevant de l’« obscurantisme » et du « fondamentalisme ». Les opposants au film l’accusaient notamment de « nuire à l’intégrité des femmes » et de « mettre en avant des histoires de personnages lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels ». Le maire a affirmé sur RTL qu’il « n’en resterait pas là » et qu’il n’y a « pas de zone de non-droit culturelle à Noisy-le-Sec », annonçant son intention de porter plainte contre X pour identifier les auteurs des menaces.

La censure cinématographique en France a longtemps été encadrée pour protéger l’ordre public et la jeunesse, mais les interdictions complètes sont devenues marginales. Le cinéma, en tant qu’art et industrie, est soumis à une commission de classification des œuvres cinématographiques, sous la tutelle du ministère de la Culture, qui peut restreindre l’accès à certaines tranches d’âge ou interdire la diffusion en cas de propos incitant à la violence, la haine ou la pornographie illégale. Cependant, la liberté d’expression reste un principe fondamental, défendu face à de telles pressions.